Différentes voies pour publier en libre accès

Pour diffuser les productions scientifiques en libre accès, 3 voies sont possibles,

– la voie verte ou auto-archivage : l’auteur dépose sa production dans une plateforme d’archive ouverte comme HAL, ArXiv, Repec (article, communication, thèse, HDR, etc.)
– la voie dorée : les revues sont diffusées en libre accès, de manière immédiate, la plupart du temps, ou différée (embargo possible) ; le modèle économique privilégié pour ces revues est le paiement de frais de publication ou d’Article Processing Charges (APC) par les auteurs.
– la voie diamant : les revues sont diffusées en libre accès immédiat et sans frais de publication pour les auteurs (gratuité pour les lecteurs et les auteurs). Le modèle économique repose sur le financement de ces revues via subvention, souscription, adhésion, par exemple par des organismes de recherche, des universités. Le Centre Mersenne.

Modèles économiques

Différents modèles économiques sont adoptés par les revues pour soutenir leur diffusion en libre accès.

  • Subvention ou sponsoring : les institutions prennent en charge intégralement le financement de la revue (modèle majoritaire pour les revues en libre accès).
  • Auteur payeur ou Article Processing Charges : le contenu est disponible pour les lecteurs. La revue demande à l’auteur le versement de frais de publication d’un montant variable selon les titres et les éditeurs. Les frais sont généralement acquittés par le laboratoire ou les financeurs (dans le cadre d’un projet de recherche). On estime que le montant moyen pour couvrir les frais de publication est de 1000/1500 euros par article.
  • Modèle “freemium” : le lecteur a accès au contenu de l’article mais les services associés à la publication sont soumis à adhésion ou abonnement (c’est le modèle adopté par OpenEdition).
  • Souscription : le contenu est diffusé en libre accès une fois que les établissements souscripteurs ont atteint le montant prévu pour couvrir la mise en libre accès.
  • Le financement participatif (crowdfunding).

Les Article Processing Charges

Les Article Processing Charges (APC), frais de traitement des articles ou frais de publications sont exigés par les éditeur en contre partie d’une diffusion de ces articles en libre accès. Ils correspondent au modèle économique “auteur-payeur”.

Les APC s’appliquent à :

  • des revues nativement en libre accès,
  • des revues “hybrides”. Ces revues sont accessibles sous abonnement mais il est possible pour un auteur de diffuser son article en libre accès contre le paiement d’APC (“Open Choice”). Ces revues cumulent donc 2 sources de financement : les abonnements (modèle “lecteur payeur”) et les APC (modèle “auteur-payeur”).

Revues nativement en accès ouvert

Toutes ces revues ne demandent pas le versement d’APC. Le Directory of Open Access Journals recense l’ensemble des revues en accès ouvert. Il est possible de filtrer ses recherches sur les revues sans APC.

Revues hybrides

Le modèle des revues hybrides est largement contesté par la communauté scientifiques (notamment les mathématiciens). Plusieurs organismes (le CNRS, le CEA, l’INRIA, Sciences Po) et universités (Lille, Reims, la Sorbonne, Strasbourg) déconseillent le recours à ce modèle.

La Coalition S, qui regroupe les principaux organismes de financement de la recherche en Europe, dont l’ANR et qui a élaboré un plan pour développer la science ouverte, rejette ce modèle (art 8: “Les organismes de financement ne soutiennent pas le modèle de publication « hybride ») pour plusieurs raisons.

L’UGA s’inscrit dans cette démarche.

Pour éviter ce recours, un auteur peut publier son article sans APC dans une revue sous abonnement et déposer dans HAL le manuscrit auteur validé pour publication (ou post-print).

Dans le cadre de la révision des tarifs d’abonnements menée avec les éditeurs, des réductions sur les APC peuvent être négociées.

Voici la liste des éditeurs pour lesquels notre abonnement donne droit à des réductions sur le montant des APC :
– ACS : 25% de réduction
– AIP : APC gratuits dans 20 revues de cet éditeur (AIP Conference Proceedings, Applied Physics Letters, Applied Physics Reviews, Biomicrofluidics, Chaos, Chinese Journal of Chemical Physics, Journal of Applied Physics, Journal of Chemical Physics, Journal of Laser Applications, Journal of Mathematical Physics, Journal of Physical and Chemical Reference Data, Journal of Renewable and Sustainable Energy, Low Temperature Physics, Physics of Fluids, Physics of Plasmas, Review of Scientific Instruments, Biointerphases, Journal of Vacuum Science & Technology A, Journal of Vacuum Science & Technology B, Surface Science Spectra)
– EDP Sciences : Depuis l’accord national conclu en 2019, aucun APC n’est désormais demandé pour publier dans une des 29 revues de l’éditeur. L’ensemble des revues sont disponibles en libre accès.
– Elsevier : gratuité des APC
– RSC : 6 articles sans APC au cours de l’année civile puis 15% de réduction sur les APC des autres articles
– Science Advance : 7.5% de remise sur tout article soumis
– Wiley : gratuité des APC

Au sein des Bibliothèques – Appui à la Science Ouverte (BAPSO), la mission de la Politique d’acquisitions multisupport est à la disposition des chercheurs pour identifier les réductions d’APC existantes chez les différents éditeurs. Contactez-la à cette adresse : sos-publications[at]univ-grenoble-alpes.fr.

Pour aller plus loin : Tout savoir sur le modèle auteur-payeur (FAQ). Cette FAQ proposée par le groupe science ouverte du consortium Couperin donne des recommandations et une liste d’outils.

Pour comprendre les enjeux de la diffusion des publications en libre accès, une vidéo (#DATAGUEULE 63) de 10 min est disponible en langue française.

De nouvelles formes de publications

De nouvelles formes de publication, s’appuyant pour partie sur les archives ouvertes, offrent une alternative aux chercheurs.
 

Episcience, plateforme du CCSD hébergeant une vingtaine de revues en libre accès, alimentées par les articles déposés dans HAL et reviewés par les pairs.

Peer Community In, plateforme de recommandation d’articles déposés dans des bases de préprints (après au moins deux reviewing). Les préprints sont soumis à une des 13 communautés scientifiques thématiques actuellement constituées. Les recommandations peuvent ouvrir directement à une publication dans Peer Community Journal (édité par le Centre Mersenne) ou dans des revues partenaires.

Les recommandations de l’UGA

En cohérence avec le Plan National Science Ouverte, l’université Grenoble Alpes recommande, dans sa charte et son schéma directeur, de :

– déposer sa version validée pour publication (ou post print) dans HAL conformément aux dispositions de la loi pour une République Numérique (délai maximum de 6 mois pour les articles des disciplines STM et 12 mois pour les disciplines SHS),
– publier dans une revue nativement en libre accès. Pour ce faire, il est préférable de retenir des revues où la publication est gratuite pour le lecteur et pour l’auteur (donc sans paiement d’Article Processing Charges).