Fin 2020 la Cellule Data Grenoble Alpes a lancé une enquête au sein de la communauté scientifique de l’Université Grenoble Alpes pour identifier les usages et les besoins concernant la gestion des données de la recherche.

Les résultats de cette enquête vont permettre d’adapter les propositions d’accompagnement de la cellule.

Ce rapport a été présenté lors du webinaire de la Cellule Data Grenoble Alpes du 25 mai 2022.

Préambule

Ce travail s’inscrit dans la convergence de grands enjeux liés, d’une part à l’augmentation exponentielle des données dans tous les domaines scientifiques, et d’autre part à l’amplification du mouvement d’ouverture de la science.
Ces changements modifient profondément les processus de recherche, et les méthodologies de travail des communautés scientifiques.
En particulier, la bonne gestion des données de la recherche devient une nécessité pour faire face à ces défis. Les bénéfices associés sont nombreux puisqu’elle facilite le travail de recherche, individuel et collectif, sécurise les fruits de la recherche, et simplifie leur diffusion.
Elle implique cependant une appropriation d’outils (par exemple des plateformes de stockage) et de concepts (comme les plans de gestion de données) dont la méconnaissance, ou la complexité peuvent être des freins à leur utilisation.
L’objectif de cette enquête est de réaliser un état des lieux des pratiques autour des données de la recherche auprès de toutes les communautés scientifiques du site de Grenoble de façon à adapter l’accompagnement dans cette dynamique de changement extrêmement rapide.

Ce qu’il faut retenir

Les participants à cette enquête sont bien représentatifs de la population recherche du site, tant en terme de discipline scientifique, de fonction ou d’expérience professionnelle. Cette photographie du paysage grenoblois sur les données de la recherche permet de mettre en lumière des différences disciplinaires.
D’une façon générale, les Plans de Gestion de Données, documents qui décrivent la façon dont les données seront produites ou obtenues, (ré)utilisées, traitées, organisées, stockées, sécurisées, préservées, documentées, partagées, au cours et à l’issue d’un projet de recherche, sont assez méconnus.
Compte tenu du fait qu’ils sont désormais obligatoires pour tout projet financé, il est clair que cette tendance va rapidement évoluer mais ce sont aussi des outils importants pour la bonne gestion des données que les communautés doivent s’approprier en tant que tel.
Par ailleurs, sur les habitudes de stockage, les volumes de données en jeu influent sur les pratiques, et certaines communautés (par exemple la physique des particules, l’astrophysique, les géosciences, l’environnement et l’écologie) sont mieux structurées que d’autres sur ce sujet. De même, le degré de complexité, tant règlementaire que technique, lié au travail sur des données sensibles, impacte plus certaines communautés (sciences humaines et sociales, santé) que d’autres.
De manière générale, la réutilisation de données existantes n’est pas simple, car bien souvent les principes FAIR c’est-à-dire trouvables, accessibles, interopérables et réutilisables, ne sont pas complètement respectés.
Enfin, l’action de diffuser ses données comme un produit de recherche à part entière n’est pas encore bien intégré dans le processus de recherche.
Ces constats encouragent la poursuite des efforts réalisés en ce qui concerne l’information autour des outils et services déjà existants. Ils confortent la nécessité de renforcer l’accompagnement qui doit être au cœur des dispositifs de soutien.
Les actions de formation doivent être consolidés et développés, à tous les niveaux.
Enfin, il est essentiel d’aller vers une simplification de tout le dispositif pour une meilleur compréhension et une bonne adhésion de toutes les communautés scientifiques, quel que soit leur niveau de maturité dans le domaine de la gestion des données de la recherche.