Plusieurs déclarations internationales et l’union européenne appuient la science ouverte.
Historique
Des faits marquants ont jalonné ce mouvement depuis les années 1990.
1991
En 1991, Paul Ginsparg, physicien à Los Alamos, met en place la première archive. Elle deviendra arXiv.org.
1999
L‘Open Archives Initiative (OAI) est lancé pour promouvoir un standard d’interopérabilité entre les centres d’archives. L’objectif : faciliter la recherche d’une archive virtuelle où qu’elle se trouve.
2001
Création de Creative Commons, organisation à but non lucratif. Elle a pour objectif de faciliter le partage de contenus. Placer ses contenus sous licence Creative Commons permet d’autoriser le public à partager et/ou à utiliser les publications. On peut céder tous (all rights reserved) ou alors seulement partiellement (some rights reserved) ses droits.
Lancement de la plate-forme Hyper Articles en Ligne (HAL) développé par le Centre pour la Communication Scientifique Directe (CCSD) pour le CNRS. Elle accueille les articles scientifiques émanant d’établissements français. Les données sont en accès libre, mais leur utilisation est parfois protégée. Des accords ont depuis été passés avec ArXiv (voir le paragraphe « Début des années 90 ») et avec la plupart des autres grands réservoirs d’archives ouvertes.
Les déclarations et prises de position
Initiative de Budapest pour l’Accès Ouvert [14-02-2002]
Pour pouvoir diffuser leurs recherches gratuitement et sans restriction, les signataires recommandent deux stratégies complémentaires : le dépôt par chaque chercheur de ses publications dans une archive ouverte (auto-archivage) et le recours aux revues alternatives en libre accès.
Déclaration de Berlin sur le Libre Accès à la Connaissance [22-10-2003]
Faisant suite à l’Initiative de Budapest, les signataires réclament la mise à disposition en libre accès de la littérature scientifique mondiale mais aussi de l’ensemble des données et logiciels ayant permis de produire cette connaissance.
Appel d’Amsterdam : plan d’action pour l’Open Science
Lors de la conférence “Open Science : From Vision to Action” des 4 et 5 avril 2016, deux objectifs ont été portés au niveau européen pour 2020 : un libre accès total pour toutes les publications scientifiques et une nouvelle approche de réutilisation des données de la recherche.
Les participants ont produit un rapport détaillant les méthodes d’action : nouveaux systèmes d’évaluation de la recherche, homogénéisation des pratiques du libre accès évaluées par contrôles réguliers, nouveaux modèles de publication.
Appel de Jussieu
Élaboré par un collectif français de chercheurs et de professionnels de la Bibliothèque scientifique numérique (aujourd’hui “Comité pour la Science Ouverte ou CoSO), cet appel se positionne contre le modèle “auteur-payeur” et encourage l’émergence de modèles alternatifs de publication. Il a été signé par de nombreux universités et organismes, dont l’UGA.
Il demande également aux institutions de recherche et à leurs bibliothèques de consacrer une partie de leur budget d’acquisition au développement d’une nouvelle édition scientifique publique et ouverte et de favoriser la biblio-diversité.
Contexte européen
Horizon Europe
Le nouveau programme, «Horizon Europe» 2021-2027, qui prend la suite d’Horizon 2020, prévoit que la «science ouverte» deviendra le mode opératoire d’Horizon Europe. Il exige donc un accès ouvert aux publications et aux données.
8 ambitions sont définies : données, ouvertes, reproductibilité de la recherche, évaluation, formation …
European Open Science Cloud (EOSC)
Lancé le 23 novembre 2018, le portail European Open Science Cloud (EOSC) , une des 8 ambitions d’Horizon Europe, permet d’accéder à des services, des données et d’autres ressources mises à disposition par les infrastructures de recherche publiques nationales, régionales ou institutionnelles en Europe.
Open Research Europe (ORE)
Open Research Europe est une plateforme de publication en libre accès pour les travaux de recherche issus des financements Horizon 2020 et d’Horizon Europe. Elle offre aux chercheurs concernés un lieu de diffusion rapide des pré-publications, compatible avec les exigences européennes, et, par un processus de peer-reviewing ouvert, elle facilite échanges et discussions entre scientifiques.
Coalition S et Plan S
Consortium soutenu par le Conseil Européen de la Recherche et regroupant 19 organismes de financement dont l’Agence nationale de la recherche (ANR), la Coalition S a publié un plan en 10 principes visant à promouvoir l’édition en libre accès des productions scientifiques des chercheurs bénéficiant d’un financement public pour leurs projets (le plan S).
Initié par la Coalition S, le plan S exige que les chercheurs bénéficiant d’un financement public pour leurs projets publient leurs travaux en libre accès d’ici 2020.
Le Plan S indique que « après le 1er janvier 2021, les publications scientifiques sur les résultats de la recherche financée sur fonds publics accordés par des agences de recherche ou des organismes de financement nationaux ou européens, doivent être publiées dans des revues ou sur des plateformes en accès libre ». Les chercheurs doivent conserver leurs droits d’auteur sur leurs publications et ils sont incités à les placer sous licence libre. Les organismes (et non les chercheurs eux-mêmes) paieront aux éditeurs concernés les Article Processing Charges (APC), les frais pour qu’un article publié soit mis à disposition en libre accès. Il recommande de choisir des revues nativement en libre accès et encourage l’émergence de revues en libre accès.
Un widget permet de vérifier la conformité des revues avec le plan S.